La SaintéLyon 2011 de David T

Deux coureurs de coeur sur la SaintéLyon ce week end du 4 decembre !

On s'est élancé Sébastien et moi en amateurs éclairés (!) sur la SaintéLyon à minuit ce 4 Décembre 2011.
Seb voulait s'essayer sur un Trail grandeur nature et le choix s'est porté sur la SaintéLyon.
Pour moi, c'était le premier Trail.

La SaintéLyon (www.saintelyon.com/), c'est le grand raid nocturne en France. 68kms entre Saint-Etienne et Lyon en pleine nuit et avec 1300 m de dénivellé ! Cette année pour la 58è édition, 12000 coureurs étaient attendus pour une course 50% nature et 50% bitume. En Décembre, le temps est rarement notre allié. En 2010, il faisait -10 avec de la neige partout.

Cette année, pluie et vent sur le parcours avec un terrain bien gras et glissant.

Départ du mythique Chaudron de St Etienne et arrivée au stade de Gerland, c'était l'émotion garantie pour moi qui suis né à Lyon!
Mon départ fut difficile, mon corps ne comprenant pas ce que je faisais à courir à minuit et j'avais trop chaud. Sébastien est rentré tout de suite dans la course et j'avais du mal à le suivre. Dans la grande montée vers 10kms, on s'est perdu de vue sous des rafales de vents et une pluie cinglante. On m'avait parlé des lumières dans la nuit à ne pas manquer et là je me retourne sur les hauteurs et vois des centaines de frontales qui forment une guirlande dans la nuit. Un serpentin de lumière donnant une image féérique.
Je me concentre sur ma course et déroule mon plan: marche rapide dans les montées, relance en course sur le plat et attention maximale en descente. Les chutes dans la boue sont nombreuses autour de moi. Je passe le premier ravito en glanant des pates de fruit et ne perd pas de temps. J'alterne marche et course et malgré le fort dénivellé, j'arrive à Sainte Catherine (30km) dans de bonnes conditions. Idem, je ne reste pas au ravito, j'ai de l'eau en suffisance dans mon camelbag et continue.
Les côtes s'enchainent jusqu à la descente un peu technique du bois d'Arfeuille, attention à la chute! J'arrive à la mi-course et je me souviens que le deuxième tronçon est plus en descente mais il y a encore des côtes raides et courtes qui cassent le rythme et usent l'énergie. Je ne veux pas me mettre dans le rouge et vomir de fatigue comme certains autour de moi: l'abandon est hors de question, je veux finir et aussi profiter de ma course!
Il est 5 heures, Paris s'éveille et moi je n'ai pas sommeil. En fait je n'ai jamais eu envie de dormir. La fatigue arrive cependant et je me règle en mode machine, foulée courte et on s'oxygène un max. On voit les lumières de Lyon qui scintillent en contrebas et le parcours dans les monts du Lyonnais est magique. J'arrive à Soucieu vers 6h00 et là je marque une pause au ravito. Je rencontre un coureur CDC de GDF-SUEZ qui me dit que c'est dur pour lui et je partage bien volontiers son sentiment. C'est une course dure où personne ne peut tricher et du premier au dernier: terminer ce sera grand!
Je repars au bout de 10min avec une vitalité retrouvée. Elle va cependant s'émousser fortement dans la montée de l'aqueduc de Beaunant, véritable mur de 1,5 km !!!. C'est dur, je m'accroche et je passe. Km58, plus que dix bornes. Ma voute plantaire me fait souffrir, et aie, j'ai des ampoules au pieds...C'est du reste le seul problème que j'ai eu sur toute la course et je file dans la descente de Ste Foy pour voir Lyon se découvrir à mes yeux. Il fait jour et je sers les dents pour continuer à courir sur les quais de Lyon, et les 7 dernier kms pour rallier l'arrivée à Gerland semblent interminables. Nombreux sont ceux qui marchent et les doubler même au ralenti fait du bien.
Les 500 derniers mètres sont là, je trouve l'énergie je ne sais pas où pour accélérer et franchir l'arrivée avec des cris de joie et je bondis dans le palais des sports de Lyon surchauffé pour une arrivée à l'ambiance festive.

Voilà je finis entier en 9h17 et classé 2092 sur 8000 environ en raid solo. Sébastien finit un quart d'heure devant. RV pour un prochain Trail l'an prochain! David T